Le Ju-jitsu est un art martial japonais datant de l’époque féodale signifiant littéralement l’art (jitsu) de la souplesse (ju). Cet art martial est l’ancêtre de beaucoup d’art martial japonais moderne tel que le Judo et l’aïkido, mais aussi plus récemment du Jiu Jitsu Brésilien. Depuis le siècle dernier, le Ju-Jitsu est codifié en sport de combat, pour lequel sont organisés plusieurs championnats à travers le monde. Il est enseigné excluant toute forme de brutalité de façon spectaculaire et efficace. La pratique du Ju-jitsu permet l’amélioration de la condition physique et le développement de la confiance en soi et l'aptitude à répondre en situation d’agression. Les techniques de combat que regroupe cet art peuvent être classés en quatre catégories : les techniques de frappe, les techniques de projection, les techniques de luxation et le travail au sol. Le Jujitsu peut être pratiqué par tous : enfant, adolescents et adultes, hommes et femmes
Histoire:
Le mot Ju-jitsu est un terme générique regroupant donc toutes les méthodes de combat féodal japonaises, son historique est relativement difficile à établir dû, en outre à son ancienneté, mais aussi à la diversité des écoles et de leur volonté de garder le technique secrètes.
Les méthodes de combat connues comme le ju-jitsu sont vieilles de 1500 ans au moins. Se situant dans une période turbulente du Japon connaissant d’incessantes guerres civiles, les débuts du ju-jitsu s’étaleraient entre le viiie et le xvie siècle coïncidant alors avec l’origine de la classe des samouraïs dans la société japonaise datée de l’an 792.
Le combat à mains nues, pourtant attribué aux paysans non autorisés à posséder des armes, c’est la caste des samouraïs qui développa le Ju-jitsu. Cette discipline a été conçue pour qu’un guerrier désarmé puisse se défendre face à un adversaire armé ou pour respecter le bushido (code moral) qui imposait aux guerriers l’égalité des armes. Ainsi, si un guerrier se trouvait désarmé pendant le combat, son adversaire se devait d’abandonner son arme. C’est pour pouvoir combattre à mains nues et ne pas se trouver faillible que les samouraïs développèrent ces techniques efficaces de combat à mains nues.
En 1532, il consistait aussi bien en des techniques usant du katana (sabre), du bō (bâton) et du tantō (couteau-sabre) que du combat à mains nues. Les sauts et les coups de pied n’étaient peu ou pas enseignés dans le ju-jitsu puisque les techniques étaient souvent destinées à des combattants portant une armure et que ces techniques sont risquées et difficiles à employer sur le champ de bataille (vêtements mal adaptés, risque de glisser et tomber, de se faire saisir la jambe…). Le terme jūjutsu commença à être utilisé vers 1600.
Ce n’est seulement à partir de l’époque Meji, entre 1868 et 1912, que les diverses techniques de cette discipline furent codifiées, après la perte du port du sabre pour les samouraïs et l’interdiction des affrontements de vendetta entre familles nobles.
Aujourd’hui, le ju-jitsu est ainsi l’héritier, à la fois d’un code moral chevaleresque très strict et de techniques de combat éprouvées. Étant à la base un art martial, un art guerrier, il visé principalement à anéantir l’adversaire de façon efficace en utilisant le minimum de force, il utilisait donc des techniques dangereuses, et souvent mortelles. Pratiqué par les Samurais, puis par les ninjas, le jujitsu devint une technique employée surtout par des bandits. Cela explique la mauvaise réputation qu’il ne tarda pas à avoir (Jigoro Kano créa le judo en ne gardant que les techniques « douces », pour le différencier du mortel jujitsu). Il connut alors plusieurs modifications au XXe siècle pour devenir ce qu’il est aujourd’hui un sport de combat, le maniement des armes ne restant présentes qu’uniquement dans les katas.
Synthétisant en une même technique l’ensemble des coups (atemi waza), des projections (nage waza) et des contrôles (katame waza) et de travail au sol (ne waza), il permet de maîtriser tous les aspects du combat en corps à corps.
Principes:
Ju - l’adaptation Le premier principe est celui de la souplesse, de la non-résistance, de l’adaptation. Il est si étroitement lié à la discipline qu’il lui donne son nom : faire du jujitsu, c’est s’engager dans l'art (jitsu) de l’application du principe de l’adaptation (ju). II invite à s’élever dans la pratique au-delà de la seule opposition des forces musculaires, pour parvenir à une véritable maîtrise des lois subtiles du mouvement, du rythme, de l’équilibre, des forces.
Ju est une attitude.
Seiryoku Zenyo - le meilleur emploi de l’énergie Le second principe est la recherche du meilleur emploi possible des énergies physiques et mentales. Intégrant le premier principe et le dépassant, il invite à l’application de la solution la plus pertinente à tout problème: agir juste, au bon moment, avec un parfait contrôle de l’énergie employée, utiliser la force et les intentions du partenaire contre lui-même. Seiryoku Zenyo est un idéal..
Jita Yuwa Kyoei - la prospérité mutuelle par l’union des forces
Le troisième principe est l’entente harmonieuse, la prospérité mutuelle par l’union de sa propre force et de celle des autres. Découlant de l’application sincère des deux premiers principes, il suggère que la présence de partenaires et celle du groupe sont nécessaires et bénéfiques à la progression de chacun. En jujitsu, les progrès individuels passent par l’entraide et les concessions mutuelles.
Jita Yuwa Kyoei est une prise de conscience.
Codes:
Le Dojo est le lieu de la pratique. Espace d’étude et de travail, il isole les pratiquants de l’agitation extérieure pour favoriser la concentration et la vigilance, permet l’organisation de la séance de jujitsu. Au-delà de sa simple existence physique, le dojo constitue aussi un lien mental et affectif qui unit les pratiquants.
Les règles de conduite que le jujitsuka accepte sont explicites du dojo: la ponctualité, la propreté, l’écoute, le contrôle de ses actes et de ses paroles. Il s’efforce d’en respecter les règles implicites : l’engagement et la constance dans l’effort, l’exigence personnelle.
On appelle jujitsugi la tenue du pratiquant de jujitsuka, elle est simple, résistante et identique pour tous, soulignant l’égalité devant l’effort dans le processus permanent d’apprentissage.
Le professeur est le garant du processus de progression dans lequel il est lui-même impliqué. II guide l’apprentissage vers la maîtrise technique en s’appuyant sur les principes essentiels et les fondements du jujitsu.
Le jujitsu se pratique à (au moins) deux partenaires. Le jujitsuka tient compte de l’autre et s’adapte à la diversité de chacun. II respecte l’esprit des différents exercices.
Le salut est la marque formelle du respect du jujitsuka pour le professeur, pour le partenaire, pour le lieu de pratique, pour l’espace de combat. II ouvre et il ferme chaque phase essentielle de la pratique.
L’efficacité du jujitsuka se construit sur l’étude approfondie et la maîtrise progressive de postures, de déplacements, d’actions de création et d’accompagnement du déséquilibre du partenaire, de formes techniques fondamentales, de facteurs dynamiques d’exécution. Cette base commune de connaissances et d’habiletés donne à chacun les moyens d’élaborer par la suite sa propre expression du jujitsu.
Le randori permet la rencontre de deux jujitsukas dans une confrontation dont la victoire ou la défaite n’est pas l’enjeu. L’expérience répétée du randori ouvre à l’acquisition du relâchement physique et de la disponibilité mentale dans le jeu d’opposition, à la mise en application dynamique des techniques acquises, à l’approfondissement de la perception dans l’échange avec le partenaire, à la compréhension et à la maîtrise des différents principes d’attaque et de défense. II est pratiqué dans une perspective de progression.
Le shiai oppose deux jujitsukas dans une confrontation dont la victoire ou la défaite est l’enjeu. II se livre contre un autre jujitsuka connu ou inconnu, en fonction de règles qui permettent de déterminer le vainqueur. II n’est pas l’aboutissement mais l’un des aspects essentiels de la pratique du jujitsu. L’expérience répétée du shiai ouvre à la dimension tactique et psychologique du combat. Le shiai est une épreuve de vérité, un test mutuel d’ordre technique, physique et mental.
Le kata est un procédé traditionnel de transmission des principes essentiels du jujitsu. II consiste à mémoriser un ensemble de techniques fixé historiquement et à exécuter cet ensemble de façon précise en harmonie avec le partenaire. La forme bien maîtrisée doit permettre l’expression sincère du geste de combat, l’engagement total sur le plan mental et physique des exécutants. Outil de stabilité et de permanence, le kata est un lien entre tous les pratiquants d’aujourd’hui et ceux qui les ont précédés.
Le grade symbolise une progression globale du jujitsuka sur le plan mental (shin), technique (gi) et physique (tai) dont la ceinture est la marque apparente. La ceinture noire manifeste l’accession à un premier niveau significatif dans cette progression. Le grade est aussi le symbole de l’unité des jujitsukas, formés par un travail commun, par des épreuves communes. Le jujitsuka doit poursuivre sa formation vers le grade suivant.
La méthode:
Le jujitsu vise essentiellement à vaincre un adversaire par tous les moyens, en utilisant le minimum de force. De ce fait, les adeptes du jujitsu doivent se conformer à diverses disciplines.
Il leur faut:
Savoir juger la force de l’adversaire et utiliser celle-ci contre lui
Esquiver ses attaques autant que possible
Amener l’adversaire en déséquilibre
Savoir attaquer ses points faibles
Savoir le renverser à l’aide de la technique du levier
Être capable de l’immobiliser à terre en tordant ses membres ou en l’étranglant
Savoir le frapper de manière à lui faire perdre connaissance, le blesser sérieusement, voir le tuer
L'attitude et la posture du pratiquant doivent respecter la souplesse, principes de la discipline : tête et tronc droits, épaules relâchées. Elle doit demeurer confortable pour le pratiquant et permettre l'exécution rapide des techniques. La garde est la position motrice qui permet d'agir ou réagir rapidement. La distance, quant à elle, sépare les adversaires et doit être correctement appréciée afin d'éviter d'être touché.
Ces deux aspects de la pratique sont intimement liés. Une garde souple mais toutefois efficace devra permettre une mobilité parfaite dans le souci de préserver une distance sûre. Il est difficile d'imposer une forme de garde particulière. La meilleure garde est la vôtre, celle pour laquelle vous vous sentez à l'aise, prêt à bondir ou à vous effacer. Les bras protégeront le haut et le milieu du corps, les jambes seront "habiles". Les mains pourront permettre les esquives, les saisies ou les coups : l'esprit doit alors être libre, prêt à s'adapter à la situation d'attaque ou de défense. Le regard, sera "perdu" au niveau du torse de l'adversaire, permettant une vision globale du contexte.
Les appuis déterminent l’habilité à se déplacer et à maintenir une position forte de stabilité. Tandis que la chute est importante dans le sens où elle permet d'appréhender le sol. Elle suit le déséquilibre qui est soit désiré (lorsqu’il est nécessaire pour vaincre l’adversaire), soit subit (suite à une projection). L'étude des chutes (ukémis) permet justement de négocier techniquement l'approche du sol, dans le but de ne pas subir un choc et de pouvoir reprendre rapidement l'initiative de la défense ou de l'attaque : garde au sol, contrôle ou position debout. L’acceptation et la maîtrise de la chute sont nécessaires au jujitsuka pour garantir son intégrité corporelle mais aussi ses progrès futurs. La chute est une épreuve mentale aussi bien que physique.
Les techniques de combat que regroupe cet art peuvent être classés en quatre catégories : les techniques de frappe, les techniques de projection, les techniques de luxation et le travail au sol. Le rôle du partenaire, donc le vôtre, est essentiel, que vous soyez l’agresseur ou l’agressé. Ce sport est avant tout une relation fondée sur l’entraide mutuelle, condition essentielle pour la progression. Cet échange permet, au-delà de son côté hautement symbolique, une meilleure compréhension de chaque geste, de chaque action. Nous avons tori, celui qui agit, et uke, celui qui subit.
L'action de Tori dans une position défensive doit lui permettre de s'imposer dans un "duel". La réaction quant à elle, suit l'action. Dans le cas d'une défense, l'action de Tori peut être un coup porté avec l'objectif de déstabiliser (psychologiquement parlant) l'adversaire : c'est l'atémi d'arrêt. Si Tori réagit à une attaque de Uke, l'atémi sera d'opportunité et permettra d'enchaîner par un mouvement de défense. L'atémi de conclusion finalise l'action de défense et rend inoffensif l'attaquant. En jujitsu, rares sont les cas où l'atémi est donné dans un but destructif!
Les points sensibles ou vitaux sont les cibles à privilégier lors des atémis. La force appliquée sur ces points impliquera des effets plus ou moins graves. Prudence donc! Il arrive qu'une simple pression sur un de ces points suffise à déstabiliser l'adversaire. Nul besoin de s'acharner...
En compétition:
On retrouve des similitudes avec le Judo. Les combats se déroulent sur un Tatami. Ils sont arbitrés par un arbitre central et 2 autres arbitres d'angle. Les combats se déroulent en 2 manches de 2 minutes séparées par un temps de repos d'une minute. Les combattants commencent par un randori d'atémis, mais dès que l'un adversaire des deux saisit l'autre, ils n'ont plus le droit de porter d'atémi et doivent enchaîner par des techniques de Judo.
Pour gagner un combat avant le temps imparti, il faut réaliser 3 ippons : - Un ippon d'atémi, - Un ippon de projection, - Un ippon de contrôle (immobilisation, clef ou étranglement).
Chaque technique (atémi ou projection) rapporte des points. Au terme des 4 minutes de combat, c'est le combattant qui a marqué le plus grand nombre de points qui gagne le combat.
Quelques info sur le Ju-Jitsu:
DANS LE MONDE:
EN AFRIQUE:
À L’ÎLE MAURICE:
Où pratiquer le Ju-Jitsu à Maurice:
Voilà une liste non exhaustive regroupant toutes les écoles de ju-jitsu à l’île Maurice: (pour compléter cette liste merci de m’écrire par mail)
Rivière Noire: Flacq: Grand Port: Moka: Pamplemousses: Plaines Wilhems: Port-Louis: Rivière du Rempart: Savanne: Rodrigues:
Pour plus d’information sur le :
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