Erbil, Capitale du Kurdistan Irakien
Erbil est la capitale de la région autonome du Kurdistan, région fédérale autonome du nord de l’Irak. Elle est aussi la capitale de la province d’Erbil. Alors que le Kurdistan est une région très montagneuse, Erbil se situe dans une zone de plaine, la plaine d'Erbil/Hewlêr ayant la réputation d'être une terre très fertile. La ville se trouve à 77 kilomètres à l’est de Mossoul et 100 kilomètres au nord de Kirkouk.
Peuplée de plus d'un million et demi d’habitants, dont 76% kurde, Erbil est plutôt une ville calme et sûre. En effet pas une seule fois je suis senti menacé, au contraire de mes quelques passages à pied dans certain quartier de Paris. Le port d'arme à feu y est interdit et les checkpoint gardés par plusieurs dizaines de Peshmergas sont multiples et obligatoires afin de se rendre dans la ville.
Erbil est l'une des plus anciennes villes de l’histoire qui soit restée continuellement habitée, en témoigne sa citadelle vieille de 6000 ans, atour de laquelle elle s'est construire au fil des siècles de façon circulaire.
Visite d'Erbil:
Donc comme je l’ai expliqué dans l’article précédent, nous nous retrouvons en planque dans une maison du village italien à Erbil en attendant de pouvoir quitter le pays. Car oui, sans visas, si nous nous faisions contrôler, c’était une forte amende ou la prison. Étant donné la valeur de l’amande, la prison était le plus à craindre dans Erbil, hors Erbil c’est une tout autre histoire.
Donc Erbil se compose comme toutes les villes de plusieurs quartiers différents, dont certains plus sécurisés que d’autres. Nous étions dans le village italien juste à côté du village anglais, à l’est de la ville, dans une maison qui, comparé à notre baraquement à la brigade, nous fîmes nous croire dans un hôtel de Luxe: wifi haut début, toilette (dite normal par nous occidentaux), une baignoire avec eau chaude, matelas, air conditionné et cuisine tout équipées. Cette maison appartenait au haut gradé des Asayish qui nous ont fait entrer dans la ville sans se faire contrôler.
Nous n’étions plus que quatre, deux Américains, mika et moi. Tandis que les premiers avaient leur visa à jour et qu’ils devaient prendre l’avion le lendemain. Nous devions encore attendre de régulariser notre situation afin de pouvoir acheter nos billets d’avion et partir. Les Américains nous avaient interdit de sortir du village tant que nos visas n’étaient pas faits, le premier soir ils étaient sortis pour nous acheter des pizzas chez Pizza Hut. QUOI!! PIZZA HUT!! EN IRAK!! Et oui la franchise américaine avait plusieurs restaurants dans la ville, tout comme KFC. Après presque trois mois de riz et de haricots, ce fut la joie pour nous. (Les photos ci-dessous datent de plusieurs jours après).
Le lendemain, nous étions invités à déjeuner chez cet officier Asayish un plat typiquement kurde préparé par sa femme, c’est à ce moment la que nous avions fait plus ample connaissance. Il nous présenta son jeune fils d’un an, et nous montra ce qui leur avait était offert à la naissance: un colt M1911 en argent et en or pour lui et sa reproduction en miniature avec de vraies balles signature pour son fils, l’orignal comme le petit était totalement opérationnel. Puis nous discutâmes, parlâmes géopolitiques, etc... Ce jour là, c’était son anniversaire, il avait mon âge, et était chauffeur de bus il y a quelques années, aujourd’hui il roule une range rover à 100K USD, possède plusieurs maisons, 3 humeurs, une salle de musculation, et j’en passe. Le soir même les Américains s’en allèrent pour Budapest, avant de décoller pour la Californie.
Le lendemain, livrés à nous même, nous nous sommes décidés à remplir le frigo en allant faire les courses au supermarché à 100 mètres au milieu du village. Après tant de privation, forcément, nos sacs étaient remplis de junk food tel que des frites, nuggets, boissons gazeuses et chocolats.
L’après-midi, notre ami Asayish passa et nous proposa d’aller nous entraîner à sa salle de sport. Arrivé sur place, je ne m’attendais pas à trouver une salle aussi bien équipée et propre dans des locaux bien entretenus et encore moins fréquentés par des femmes. Il est copropriétaire avec ces amis de la salle Esporta Fitness Center. La salle n’a rien à envier des meilleurs sales fitness de Strasbourg, tandis que celle de l’île Maurice ont de quoi l’envier.
Le soir même nous sommes partis à la recherche du Pizza Hut (photo plus haut), ce fut donc notre première sortie en solo et la nuit, par chance, le restaurant se trouvait à la sortie du village. À mon grand étonnement, les employés venaient du Bangladesh, comme beaucoup d’employés dans la ville, notamment les éboueurs.
Le troisième jour, le bras droit de notre ami était venu nous chercher pour aller faire les visas. À l’arrivée au bâtiment administratif qui s’occuper de la régularisation des titres de séjour, un fouille corporelle est effectué, une fois passé, notre accompagnateur se retourne pour nous regarder et sort un Gluck qu’il avait placé dans son pantalon sans holster en nous raconter dans un anglais approximatif que c’était des incompétents à la sécurité. Passé la sécurité, les téléphones et armes sont déposés dans des casiers. Après quelques discussions avec des fonctionnaires et un échange de liasse de billets nos cartes de résident ont pu être faites. Ils nous redéposèrent au village italien, et nous occupâmes le reste de la journée par des séries sur nos ordis.
Le lendemain, nous sommes partis à la conquête d’Erbil. J’étais vraiment curieux de voir comme la vie se dérouler dans cette ville d’un pays en guerre depuis des décennies. Nous sommes donc partis à pied, car c’est en marchant et en passant par des endroits inaccessibles en voiture que nous pouvons découvrir l’authenticité d’Erbil, comme pour n’importe quelle ville aux mondes. Nous avons donc marché prêts de 17km.
Notre première étape fut le parc Sami Abdul Rahman, ce large espace vert couvrent plus de 2km² était un l’origine une base militaire de Saddam Hussein et c’est seulement à partir de 2006 que la zone c’est vu transformer en parc. Une balade dans se parc nous ferait presque oublier que nous somme dans en pays en guerre tellement on s’y sent bien, à l’aise. L’espace est très bien entretenu, il n’y a aucun déchet au sol, humain comme naturel. (Les photos ci-dessous ont était prise sur internet)
Par la suite, après une courte pause boisson rafraîchissante dans un petit restau, nous nous sommes rendus au centre historique de la ville. Mais avant de la visiter, c’est l’heure du déjeuner. Nous nous sommes donc arrêtés dans un Snack en face de la citadelle.
Ensuite tout en longeant la rue Qalat vers le sud, bordé d’un côté par des taxis et de l’autre par des marchands ambulants, nous avançons vers le parc Shar. Entre le parc et nous se trouvait le bazar Qaysari.
Le bazar Qaysari date du 13e siècle, il est construit tel un labyrinthe de chemin étroit entre les magasins sous un toit de métal ondulé, typique des bazars orientaux, pas si différent de ceux d’Istanbul. La plupart des allées ne comportent qu’un seul type de produit vendu à la majorité des vendeurs à cet endroit, par exemple, le coin nord-est du Qaysari contient une allée n’offrant que du miel et des produits laitiers, comme les fromages et les fromages. Beaucoup de magasins offrent du Chai Kurdi (thé kurde) auprès des vendeurs locaux de thé dans le bazar pour conclure de bonnes affaires.
Le bazar donne directement sur le parc Shar. Au du parc (tout droit sur la photo) se trouve un grand centre commercial ou on y trouve principalement des vêtements, bordés par des marchés à ciel ouvert. À l’est (sur la droite) se trouve au fond des vendeurs de chaussures faits main sur place, puis des bars à chicha, ou nous nous sommes arrêté pour déguster du thé local tout en fumant un narguilé d’une taille assez impressionnante que nous n’avons pas pu finir, vient à la fin des magasins de bricolage. La face nord donne sur la citadelle. à la Citadelle pour admirer cette construction qui daterait selon les sources de plus de 4000 ans av. J.-C. durant la période sumérienne.
Pour finir notre visite du centre d’Erbil, nous avons gardé le meilleur pour la fin, la Citadelle. Il s’agit d’un tel fortifié c’est-à-dire un site en forme de monticule qui résulte de l’accumulation de matières et de leur érosion sur une longue période munie de rempart. C’est la plus ancienne existant dans le monde et elle a été classée parmi les 100 plus remarquables monuments du patrimoine mondial par l’UNESCO.
Pensant au départ que la citadelle est habitée, nous nous rendons vite compte que non, et seul l’allé centrale arborant un gigantesque drapeau du Kurdistan flottant au gré du vent. Ce n’est qu’en 2006 que le gouvernement kurde décida de vider la citadelle de ses habitants afin permettre la restauration et la réhabilitation de l’ensemble de la citadelle. L’entrée donnant sur le parc Shar est fermée, seules les boutiques souvenirs étaient ouvertes, c’est donc par l’arrière que nous sommes entrées. Culminant la ville du haut de ses 30 mètres, la vue sur l’ensemble de la cité prenante.
Par la suite nous avons encore visité le quartier voisin plus au sud, qui ne se composait que principalement de magasin. Voici quelques photos, dont une qui montre comme quoi les électriciens locaux ne doivent vraiment pas avoir la tâche facile.
Le lendemain est notre dernier jour, et la seule chose que nous avions en tête était de préparer nos affaires, faire des courses et pour moi acheter une petite valise que j’ai alors réussi à négocier à 20k IKD que j’ai achetés au bazar. Cette fois-ci j’y suis allé en taxi, et cela ne nous a presque rien compté comparé aux tarifs exercés par la compagnie de taxi de l’aéroport. À midi nous déjeunons au Burger King, nooooon, ici c’est le Burger Queen, et c’était plutôt bon.
Plus tard nos amis de Kirkouk sont de passage, et vont passer la nuit dans la maison qui nous a servi d’abris pendant ses 5 jours. Ceux sont eux qui vont nous déposer à l’aéroport plus tard le soir, après quelque checkpoint avec des contrôles anti explosif nous arrivons à l’aéroport. Installés confortablement (pas trop quand même) dans l’avion, nous nous envolons pour Budapest en passant par Istanbul.
Mes impressions :
Erbil est une ville très agréable, pour nous occident la vie n’y pas cher si l’on sait vivre normalement, autrement les tarifs seront à peu près les mêmes qu’en Europe voir plus cher. Les infrastructures et les routes sont en bon état et les gens sont aimables et souriant, à aucun moment je ne m’y suis senti en menacer alors même que l’on m’avait assuré qu’il y avait des kidnappings, mais bon, nous n’étions pas à Kirkouk.
Il y a pas mal de réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants, mais où sont les hommes? Certains le savent, d’autres ferment les yeux. Ces enfants passaient leur temps à mendier près du parc Share avec insistance ou à vendre des choses usées. En hivers, la nuit il fait très froid tandis que le jour passe à 15°c, et il y a souvent des coupures de courant.
La capitale kurde est une ville riche qui n’a jamais connu les bombardements, avec un fort potentiel pour les investisseurs, et je me vois bien d’ici quelques années après avoir accumulé un bon capital d’investissement retourner là-bas pour affaire. Je n’ai jamais vu autant d’hôtels et de taxi avant de me rendre dans cette ville.
Tout ou presque tout ce que je pensais savoir sur l’Irak était faux, image que je m’étais faite selon les films hollywoodiens et les médias de masse, enfin je veux bien entendu parler du nord de l’Irak.
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