Irak: Trajet et premiers jours
Mon départ:
Pour se rendre en Irak, c’est très simple: des avions de ligne décernent les grandes villes quotidiennement. Pour ma part j’ai choisi le trajet le plus économique en passant par la Turquie alors que l’on me l’avait déconseillé à cause des tensions entre Turcs et Kurdes.
J’ai utilisé le site Skyscanner pour trouver le vol, et j’ai finalement prix un billet à 180€ environ avec Pegasus Airlines de l’aéroport Bâle/Mulhouse vers Erbil en faisant une escale à Istanbul et Ankara. Le vol pour Istanbul dure 2h55, suivit de 4h40 d’attente avant d’entamer 1h30 de vol pour Erbil coupé d’une escale de 45 min à Ankara.
Le jour du départ, après avoir passé une nuit de sommeil de 4 heures je me hâte vite de finir la préparation de mon sac et prend bien soin de me raser la barbe. Arrivé au guichet de la gare Centrale de Strasbourg afin d'acheter mon ticket de train pour me rendre à l'aéroport de Bâle/Mulhouse, un homme sort des bureaux et annonce à ses collègues qu'un TGV a percuté un groupe de sanglier puis que le trafic est interrompu sur le réseau Strasbourg Mulhouse, donc le mien. Énervé je rejoins un ami venu me dire au revoir et prendre le petit déjeuné avec moi. Ensemble nous cherchons un moyen de rejoindre Saint Louis. Le covoiturage me ferait arriver à 13h et le bus à 17h… Mon avion décolle à 14h05... Pensant à mon billet non remboursable, je pensais à l'éventualité de raté cet avion, mais une annonce dans les haut-parleurs de la gare annonce le départ de mon train à l’heure prévu 9h50, finalement je l’aurai, je vais acheter mon billet (17,5€) et me dirige vers le train avec mon ami. On se dit au revoir, petite étreinte et je monte dans mon train. Je suis fatigué, je m’endors.
1h10 de train plus tard, j’arrive à la Saint Louis où je prends une navette pour 2,5€ qui me dépose directement à l’aéroport. Ce dernier est assez petit, je pensais voir quelque chose de beaucoup plus grand. À mon grand étonnement, je vois qu’il y a une partie de l’aéroport qui est considéré comme territoire suisse, comme une enclave en pleine France, avec une douane de chaque côté, mais sans douanier. Je traverse donc cette frontière pour me rendre au guichet afin de m’enregistrer et d’obtenir ma carte d’embarquement. Je monte ensuite et je passe le contrôle, comme toujours je sonne au passage du détecteur, mais bon rien à déclarer, je poursuis ma route.
Le vol de 2h50 me semble si long, mais c’est bien avant d’imaginer l’attente si ennuyante qui se préparer à Istanbul. Donc après avoir atterrit, je me dirige vers les guichets pour les escales, je prends mon billet pour Erbil, personne ne me pause de question, la vie est belle, j’ai mon billet et je repasse donc les scanneurs rayon X, et puis bon comme d’habitude je sonne, mais toujours rien à déclarer je suis clean. L’une des douanières m’interpelle et me demande ou je vais, je réponds Erbil, pensant qu’elle allait m’interrogé sur le but de se voyage elle me répond sommairement par un OK, je continue donc mon chemin vers la zone internationale.
L’heure arrive, je vais donc aller voir à quelle porte aura lieu mon embarquement, je regarde les panneaux et me dirige vers la porte jusqu’à tomber sur une barrière empêchant tout le monde de passer. La encore je me dis que le destin me joue des tours ! Personne pour nous renseigner, je fais deux fois le tour de l’aéroport pour trouver un passage, mais rien, finalement une voix retentit dans les haut-parleurs, indiquant un changement de porte d’embarquement. Cette dernière se situe un étage plus bas. L’embarquement se fait alors bien longtemps après mon arrivée devant la porte, attendre sera les maîtres mots de ma journée. L’avion est complet, mais qui sont tous ces gens qui se rendent en Iraq ? On arrive Ankara vers 23h15, je vois à travers le hublot 15 cm de neige sur les bords de la piste, c’est le monde à l’envers, il neige dans la capitale Turc et il fait un temps ensoleillé à Strasbourg ! Je suis fatigué je m’endors avant le début du décollage sans m’en rendre compte pour me réveiller juste avant l’atterrissage en Iraq.
Arrivée au Kurdistan Irakien:
Arrivé à Erbil, aucun problème non plus, l’aéroport est encore plus petit que celui de Bâle/Mulhouse. Au contrôle des passeports, l’agent me questionne sur le temps et la durée de mon voyage, affirmant ne pas avoir de billet retour il m’avertit que le visa n’est que de 15 jours. Je lui donne ensuite le nom de mon contact lui disant que j’allais les rejoindre et qu’on s’occupera de mon titre de séjour une fois sur place. J’arrive vers 2h du matin, il faisait donc nuit noire. Sur le conseil de mon ami, je tourne en rond dans l’aéroport en attendant que le soleil se lève (4 heures plus tard). J’ai sommeil et la température avoisine les 4°c, je ne suis pas équipé pour cette température, ne somme nous pas dans un désert aride? Et bien j’avais tort, en Irak, l’hiver il fait très froid. Étonnamment je vois plusieurs Occidentaux rentrés puis sortir, habillé normalement et seul, ce n’est donc pas très dangereux à l’extérieur.
Le soleil se lève et je finis par me rejoindre à l’agence de taxi repéré plus tôt dans la nuit, un homme semble être le superviseur je l’aborde et lui demande un transport pour me rendre à l’hôtel que mon ami m’avait conseillé, le Merci Hotel. Il commence à réfléchir et d’un coup il s’écria « oh I know where it is, come my friend », là il me fait rentrer dans un taxi et parle en arabe ou en kurde (je ne ne suis pas encore capable de faire la différence à ce moment-là) au chauffeur, puis nous partons. C’est dans un fond de chant islamique, vous savez ceux sans instrument de musique, porté par la radio, que nous entrons dans la capitale kurde entourée de fortification rapide en béton comme nous pouvons l’apercevoir dans les films.
Le Mercy Hotel:
L’hôtel se trouve au sud, de l’autre côté de la ville par rapport à notre point de départ, nous mettons un certain temps, mais nous arrivons à bon port. Je rentre dans le bâtiment et demande une chambre pour une nuit, le réceptionniste le plus souriant du monde m’explique les tarifs et services proposés par l’établissement, wifi, salle de musculation, petit déjeuné, hammam sauna compris dans le prix, c’est alors qu’il m’offre une chambre plus grande avec une belle vue au prix d’une de moins bonne qualité, pour 50$ tout en finançant sa phrase par « just for you my friend ». Je monte plusieurs étages avec l’ascenseur et découvre un peu plus la ville de par le panorama que la hauteur peut m’offrir. La vue donne sur le centre de la ville. Je suis étonnement surpris par la qualité des lieux
Une fois installé dans la pièce, je prends une bonne douche et contacte mon ami afin de recevoir les instructions suivantes, il me dit alors de rester à l’hôtel en attendant l’appel du responsable des volontaires étranger. Puis je finis par m’endormir bien à l'aise, allongé dans mon lit sans savoir que c’est la dernière chose confortable que j’aurai ces prochains moins.
Je me réveille un peu plus tard et retourne à l'accueil, je leur demande ou je pourrai échanger mes dollars américains et acheter une carte Sim locale, la réceptionniste me dit qu’ils font eux même le change, je leur donne alors 300$ contre 360 000 dinars irakiens et elle m’accompagne dans le magasin juste à côté où j’obtiens mon numéro que j’envoie directement à mon ami. Par la suite, la faim commençant à me titiller je demande ou est-ce que je pourrai aller dîner. Elle me présente plusieurs prospectus, et gros morfal que je suis, je choisis celui des burgers de poulet. Il s’agit du restaurant Texas Chicken, plutôt que de commander et me faire livrer à l’hôtel, je décide de m’y rendre moi-même à pied et par la même occasion de découvrir la ville.
Sur le chemin je tombe sur un camp de réfugiés ressemblant plus à un mini bidon ville. Ces petites cases en taule ne sont habitées que par des femmes et des enfants qui tente bien que mal de se réchauffer près d’un feu de fortune, mais où sont les hommes ? Un peu plus loin j’arrive devant la franchise américaine, je passe commande et m’installe confortablement et mange tranquillement. Alors que la nuit commence à tomber, une coupure de courant nous plonge dans la pénombre, et c’est apparemment fréquent et normal ici.
De retour à l’hôtel, le responsable des volontaires étrangers me téléphone et me préviens que le colonel de Brigade passera me prendre le lendemain et qu’il m’appellera dans la soirée pour confirmer. Il me conseilla ensuite de ne pas quitter le batîment à cause des risques de kidnapping (oups trop tard), mais rien à craindre selon moi. Dans la foulée, le Colonel Tarek me contacte, il m’explique alors qu’il viendra me chercher le lendemain, qu’il me téléphonera le matin pour me donner plus d’information, et que je devais me tenir prêt. Je regarde ensuite quelques épisodes d’une série sur mon ordinateur avant de m’endormir.
Le matin je me réveil bien trop tard pour profiter du petit déjeuner compris dans le tarif, je me douche et vide le mini bar comme premier repas de la journée. Le Colonel m’appelle pour me prévenir qu’il sera là aux alentours de midi donc très bientôt puisqu’il est déjà 11h passé. Je prépare mon paquetage et me dirige vers le hall de l’hôtel en prenant les escaliers du faite qu'une coupure de courant nous est encore affligée. Après avoir payé la nuit et mes consommations, je m’assois dans un sofa en cuir et observe les poissons de l’aquarium en guise de divertissement pour chasser l’ennui.
Il est midi 15, le colonel m’écrit et me dit de sortir dans la rue, au même moment une jeep s’arrête, un grand homme moustachu sort et me salut, deux autres soldats armés sortent prennent mon sac et le mette dans le coffre, nous rentrons dans la voiture et je me retrouve au milieu entre les deux Peshmergas. C’est là que Tarek et moi commençons à discuter, il voulait en savoir un peu plus sur moi. Plus loin deux autres jeeps nous attendent, il s’agit de notre escorte. Nous quittons la ville, passons les check point, puis une heure plus tard nous passons Kirkuk pour enfin arriver à Daquq, le quartier général de la Neuvième Brigade Peshmergas.
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