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Qu'est ce que le Kurdistan?

Géographie:

Le Kurdistan est une région géographique et culturelle d’Asie occidentale, majoritairement peuplée par les Kurdes. Cette région s’étend dans le sud-est de la Turquie, dans le nord-est de l’Irak, dans le nord-ouest de l’Iran et sur deux petites régions au nord-est et au nord-ouest de la Syrie. Sur ces quatre pays, seuls deux reconnaissent officiellement une région sous la dénomination de « Kurdistan » : l’Iran avec sa province du Kurdistan et l’Irak avec sa région autonome du Kurdistan.

La partie irakienne du Kurdistan est peuplée par 4 à 5 millions de Kurdes et la partie syrienne par environ 2 millions. La partie turque, la plus importante, serait peuplée par 13 à 20 millions de Kurdes selon les sources. En Iran, les Kurdes représentent 7 % de la population, soit de 5 à 6 millions de personnes et sont principalement concentrés au nord-ouest du pays. Les différentes parties du Kurdistan abritent 44 millions de personnes dont environ 30 millions de Kurdes (avec un écart de plus ou de moins 5 millions selon les sources) alors que la diasporas serait de 2,334 million principalement en Allemagne puis en France.

Histoire du Kurdistan Irakien:

Le nationalisme kurde émergea après la Première Guerre mondiale avec la dissolution de l’Empire ottoman, lequel avait intégré avec succès (mais non assimilé) les Kurdes en réprimant par la force les mouvements kurdes qui revendiquaient leur indépendance.


Des Kurdes s’engagèrent dans une série d’insurrections contre les régimes irakiens successifs de 1960 à 1975. En mars 1970, l’Irak annonça un plan de paix qui comprenait une autonomie kurde. Le plan devait être exécuté en 4 ans. Néanmoins, au même moment, le régime irakien entreprit un programme d’arabisation dans les riches régions pétrolifères de Kirkouk et Khanaqin. L’accord de paix ne dura pas, et en 1974 le gouvernement irakien commença une nouvelle offensive contre les Kurdes. L’Irak institua une autre vague d’arabisation en installant des Arabes dans les régions pétrolifères du Kurdistan, en particulier autour de Kirkouk. Entre 1975 et 1978, 200 000 Kurdes furent déportés vers d’autres parties de l’Irak.


Durant la guerre Iran-Irak dans les années 1980, le régime mit en place des politiques anti-kurdes et une guerre civile de facto éclata. L’Irak fut largement condamné par la communauté internationale mais ne fut jamais sérieusement puni pour les mesures oppressives telles que le massacre de dizaines de milliers de civils, la destruction intégrale de milliers de villages et la déportation de milliers de Kurdes vers le sud et le centre de l’Irak. La campagne du gouvernement irakien contre les Kurdes en 1988 fut appelée Anfal (« butins de guerre »). Les attaques de l’Anfal causèrent la destruction de 2 000 villages et la mort de 50 000 à 100 000 Kurdes.


Après l’insurrection kurde de 1991 (en kurde: Raperîn), deux régions autonomes se constituent en un état fédéré en août 1992 grâce à la protection aérienne des États-Unis et du Royaume-Uni:

  • La première autour d’Erbil est dirigée par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK).

  • La seconde région, voisine au sud, est sous la direction de l’Union patriotique du Kurdistan et a pour ville principale, Souleimaniye.


À la suite du renversement du régime de Saddam Hussein par une coalition d’États conduite par les États-Unis, des élections ont lieu sur l’ensemble du territoire irakien. Les votes dans le nord de l’Irak vont à plus de 95 % à la coalition formée par les deux grands partis kurdes en Irak. Un accord d’unification entre les deux administrations est signé le 16 janvier 2006. Ensuite, le 7 mai 2006, un gouvernement régional du Kurdistan est inauguré. En vertu de la constitution irakienne, ce gouvernement a une autonomie législative sur son territoire au niveau de certaines compétences qui lui sont accordées au sein d’un Irak fédéral.


Les deux plus grandes villes du Kurdistan irakien de Mossoul et Kirkouk, à forte population kurde, sont cependant laissées en dehors de cet « État fédéré », jusqu’à ce qu’un recensement et des élections soient organisés par le gouvernement irakien. Les populations des tribus arabes sunnites implantées par Saddam Hussein s’inquiètent depuis 2003 d’être obligées de rendre les terres aux Kurdes et de voir leurs villes incluses dans un Kurdistan autonome.


Les autorités turques sont très réticentes à voir le Kurdistan irakien trop indépendant car elles craignent les réactions des indépendantistes kurdes de Turquie. Ainsi, elles entretiennent un contre-feu en soutenant la minorité turcomane du nord de l’Irak.


Depuis 2005, la région du Kurdistan irakien est devenue une terre d’accueil pour des Irakiens fuyant la violence, étant la région d’Irak la moins concernée par la guerre civile. Étant quasiment un état indépendant de facto, il s’agit du premier territoire auto-administré par les Kurdes. Lors de la guerre civile syrienne, le Kurdistan irakien devient un allié pour les Kurdes de Syrie, qui obtiennent un résultat proche de celui des Kurdes irakiens : leur région devient autonome au point d’être officieusement indépendante, et est beaucoup moins violente que le reste de la Syrie.


En juin 2014, pendant la Seconde Guerre civile irakienne, l’offensive du mouvement djihadiste État islamique (Daesh) et la débâcle de l’armée gouvernementale permirent à la région du Kurdistan d’incorporer Kirkouk et d’autres territoires contestés.




Les combattants:

Au Kurdistan syrien, aussi appelé Rojava, se battent les Kurdes des Unités de protection du peuple (kurde: Yekîneyên Parastina Gel, abrégé YPG qui signifie Unités de défense populaire) contre l’Etat Islamique. Ces derniers sont alliés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde : Partiya Karkerên Kurdistan) placée sur la liste officielle des organisations terroristes par de nombreux pays occidentaux et revendiquant bon nombres d’attentats contre le gouvernement Turque. C’est pour cela (entre autres) que l’armée turque bombarde les forces armées kurdes qui se battent contre Daesh en Syrie.

Au Kurdistan irakien, se sont les unités Peshmergas qui luttent farouchement contre le Califat avec l’aide aérienne de la coalition. C’est donc l’une de ses brigades que j’ai rejoint en janvier/février/mars 2014. Le terme Peshmerga signifie en Kurde « qui va au devant de la mort ».

Ils sont plus de 350 000 actifs, généralement armés de AKMS, M4A1, Zastava M92, PKM, HKG3 et HKG36. Ils ont à disposition des chars d’assaut T-55, T-62et T-72 et une centaine de PT-76 avec un grand nombre de véhicules blindés ainsi que, selon le site néerlandais Scramble, quelques hélicoptères Eurocopter EC135 et d’autogires .


Le Kurdistan dispose également une unité anti-terroriste, la Force tigre kurde ainsi qu’un services de renseignement efficace appelé Asayish


Suite à la débâcle de Mossoul et la déroute des forces de défense irakienne, les Peshmergas acquièrent une grande quantité de matériel militaire à bas pris. En effet, dans leur fuite, les soldats irakiens vendirent tout leurs équipements avant de retourner chez eux dans les régions arabes chiites. Pour exemple, on pouvait trouver des M4 pour 100$ ou encore des humvees pour 3000$ pièce alors qu’aujourd’hui un AKM rouillé se négocie à 450$ et presque 1$ par balles sur le marché.


Plusieurs soldats kurdes et même arabes des forces armées irakiennes ont déserté pour rejoindre les Peshmergas.



Situation sur le front (début avril):

Grâce à l’appui aérien de la coalition, l’État Islamique a cessé son expansion depuis l’été dernier. Les forces kurdes et irakiennes encerclent les villes d’Hawija et de Mossoul afin de les reprendre. De grandes offensives sont prévues pour les mois à venir, tandis que la ville d’Hawija se vide de ses occupants, la ville de Mossoul risque de ne pas reconquise de si tôt.


Depuis plusieurs mois, les forces armées kurdes édifient de puissantes fortifications, sur des dizaines de kilomètres, tout le long du front. C’est une sorte de « Mur d’Hadrien », un limes qui s’allonge, rempart de terre de quatre mètres de haut ponctué, tous les trois cents mètres, d’immenses tertres surmontés de bunkers. De toute évidence, ce n’est pas « du provisoire »…


Il se dresse désormais face à l’État islamique, mais aussi face aux positions de l’armée irakienne, là où elle a repris le territoire aux djihadistes, approchant ainsi du Kurdistan.


Il y a fort à parier que les Kurdes n’avanceront pas plus loin et laisseront dorénavant ceux qu’ils appellent « les Irakiens » (eux, les Kurdes, semblent n’avoir plus rien à faire avec ce pays) se débrouiller avec les Sunnites de « DAESH » (l’armée irakienne est à 90% chiite et est appuyée par des paramilitaires irakiens et iraniens, des milices chiites elles aussi).


« La guerre avec les Irakiens, avec ces Chiites, c’est notre nouveau combat », m’a lancé un officier kurde, sur le front, où les tensions se font de plus en plus vives entre Peshmergas et milices chiites. « Les accrochages se multiplient ; il y a eu des morts… »


Pour sécuriser le territoire qui courre tout le long de ce limes, qui matérialise désormais les frontières d’un Kurdistan de facto de plus en plus indépendant, les Peshmergas ont rasé plusieurs villages arabes (sunnites), aménageant ainsi un no man’s land où les djihadistes n’ont plus aucun moyen de reprendre pied. « Les Arabes? On ne peut pas avoir confiance… DAESH, c’est qui, selon toi? Les Arabes sont des Arabes… »

L’armée irakienne, quant à elle, a reculé, hier, suite à la contre-offensive de l’EI.




Autres, pour comprendre:

En Irak, chaque Ethnies se détestent l’une l’autre et les armes sont en vente libre.


Kirkouk est une ville à majorité arabe mais historiquement kurde, elle est revendiquée par le Kurdistan et est aujourd’hui occupée par les Peshmergas suite à la fuite de l’armée irakienne. Kirkouk est l’une des villes les plus riches en pétrole du pays.


Les milices chiites (dont le Hezbollah irakien) représentent la défense des chiites, l’ennemi juré de l’État islamique. En temps normal les chiites et les Kurdes se font la guerre mais face à un ennemi commun l’union fait la force, même si les tensions se font encore beaucoup ressentir. Ces milices sont techniquement plus puissantes que l’armée gouvernementale et n’auraient aucun mal à repousser les Peshmergas sur leurs terres.



Je suis Terence, je pars à la découverte du monde et vous le fais découvrir à travers ce blog.

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